L’adolescent soupira ; sa matinée de cours ne débuterait qu’à dix heures et il n’avait rien prévu pour s’occuper. Une traction exercée sur la poignée de son sac à dos le fit reculer d’un pas. Lorsqu’il se retourna, sur la défensive, il reconnut le sourire de Fabrice :
– Salut Cory !
Agacé par l’emploi de son surnom, l’intéressé marmonna une vague réponse à laquelle son ami répliqua :
– Tu as mangé un croquemort ce matin ?
Cette pique d’humour noir manqua sa cible puisque Corentin haussa à peine un sourcil.
– Non. Pourquoi tu demandes ça ?
– Parce que tu fais une tête d’enterrement. Tu as passé un mauvais week-end ?
– Non. Un week-end normal.
Ce qu’il entendait par normale différait des occupations habituelles des adolescents. Cependant, il n’avait pas envie de s’attarder sur le temps consacré à manipuler les cartes de tarot sous la supervision d’Évelyne. Cette dernière manifestait l’intention d’enseigner à son neveu les bases afin d’exercer plus tard le métier de voyant.
Le vacarme qui résonnait dans le hall était assourdissant. Les murs, recouverts de carreaux de céramique orange et verts, répercutaient les conversations de centaines de lycéens. Bousculé par ceux qui désiraient jeter un œil plein d’espoir au tableau avant le début des cours, Fabrice entraîna son compagnon à l’écart.
– Tu as quoi maintenant ?
– Rien. Mon prof de sport est absent. Et toi ?
Sa réponse fut couverte par le hurlement de la sonnerie. Quand les notes désagréables furent remplacées par le bruit d’une foule en mouvement, il répéta :
– J’ai histoire, mais je n’avais pas l’intention d’y aller. On va regarder tes dessins à la biblio ?
Sans la moindre joie, Corentin acquiesça. Il avait espéré que son ami aurait oublié sa demande du samedi midi.
Une fois qu’ils eurent pris place à une table entourée de rayonnages remplis de dictionnaires, il sortit la pochette contenant ses dessins.
mercredi 22 décembre 2010
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