Du premier coup d’œil, il reconnut les glyphes dessinés par Corentin sur des bandelettes de papier suspendues au-dessus des fenêtres et de la porte. Le bric-à-brac ésotérique qui encombrait la pièce avait été repoussé dans un coin. Hormis le pendule monté sur un socle de métal argenté qui se trouvait sur la table et le parfum âcre de l’encens, ce salon n’avait rien d’un antre de sorcière.
– Assieds-toi là, dit Évelyne en désignant la chaise placée dos à la fenêtre.
Elle s’installa ensuite en face de lui, puis déposa un plateau rempli de sable sous le pendule. Corentin s’assit à sa gauche sans faire le moindre bruit.
– Pose tes mains de chaque côté du socle, le guida la voyante.
Il s’exécuta et sentit le contact glacé du métal sous ses doigts. Les mains d’Évelyne se placèrent sur les siennes et les mirent en contact complet avec le socle. Elle ferma les yeux et, immobile sur sa chaise, murmura des sons graves dépourvus de signification.
Sans comprendre quel était son rôle, Fabrice chercha un soutien dans le regard de son ami. Celui-ci répondit à ses questions muettes par un sourire, puis articula en silence :
– Regarde le pendule.
En effet, le cristal bleuté suspendu au socle par une chaîne d’argent commençait à osciller doucement. À chaque mouvement, sa pointe effleurait la surface du sable et y creusait des rainures courbes. Peu à peu, l’amplitude des déplacements du cristal augmenta. Le plateau se couvrit de lignes incurvées qui se croisaient sans la moindre signification.
À la fin de la séance, Évelyne ouvrit les yeux. Elle débarrassa la table du dispositif entourant le pendule, puis examina le dessin qu’il avait tracé dans le sable.
– Rien ! s’exclama-t-elle.
Les deux adolescents restèrent silencieux, comme hypnotisés par les reflets bleus du cristal. Elle ajouta :
– Je vais essayer autre chose.
Sur ces mots, elle se leva de sa chaise et quitta la pièce en toute hâte.
mercredi 8 septembre 2010
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