Évelyne se baissa afin de ramasser le bracelet qui était tombé à terre. Le métal dont le bijou était constitué continua à se tordre jusqu’à ce qu’il ressemble à un vulgaire morceau de ferraille.
– Il y a forcément un trucage ! s’exclama Fabrice. C’est impossible qu’il se soit cassé comme ça, je n’y ai pas touché.
– Non, cet objet était le dépositaire d’une ancienne malédiction. Il a été détruit par l’exorcisme, ou du moins par ses effets permanents.
– C’est n’importe quoi toute cette histoire !
Cette fois, c’était Corentin qui avait parlé. Toujours agrippé à la table, il continua :
– Gwenaëlle n’aurait jamais jeté de charme d’amour sur Fabrice ! Et, je ne suis pas capable de lancer un sort d’exorcisme. C’est impossible !
Des larmes perlèrent dans ses yeux, puis ses doigts se désolidarisèrent de la table. Il traversa le salon en coup de vent, sans un regard pour son ami. Ce dernier voulut le rejoindre, mais Évelyne l’en empêcha :
– Il vaut mieux qu’il reste seul un moment.
– Pourtant, c’est moi qui suis victime d’un sortilège.
Elle soupira, tout en conservant un air amusé :
– Oui, mais ça sera probablement la seule expérience surnaturelle de toute ta vie. Par contre, Corentin va devoir s’habituer à ce genre de phénomènes pour le reste de son existence.
– Dur.
Fabrice aurait aimé trouver des mots plus justes que ce commentaire laconique. À côté de ce que son ami allait vivre, ses inquiétudes des jours précédents étaient dérisoires. Le pire à ses yeux était de ne pas être capable de l’aider, même si la seule chose qu’il pouvait faire était de rester près de lui.
– Je vais rentrer chez moi. Merci pour le machin de purification, même si c’était vachement bizarre.
– De rien. Tu es toujours le bienvenu ici.
Lorsque la porte se referma derrière lui, il expira profondément. Rien ne s’était déroulé comme prévu durant cet après-midi. Bien qu’Évelyne lui ait assuré qu’il ne serait plus jamais confronté à d’autres événements magiques, il ne se séparait pas de cette impression étrange.
lundi 13 septembre 2010
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