Comme je le disais en fin de semaine, j’ai découvert récemment le fanzine Éclats de rêves. A l’occasion de je ne sais quelle manifestation des littératures de l’imaginaire, j’avais fait l’acquisition du numéro 18. Le principe de publication ce fanzine est d’alterner numéros thématiques et athématiques. Celui que j’ai lu fait partie de la seconde catégorie ; il contenait donc des textes très variés et d’une excellente qualité.
La première nouvelle est pour le moins classique puisque le Carrefour de la Dame blanche reprend la légende urbaine du même nom. Là où Florent Liau a fait fort, c’est que la mise en place de son intrigue est digne des meilleurs textes d’épouvante. Son écriture réaliste au style oral permet une identification facile au narrateur, ce qui renforce encore l’effet horrifique de la nouvelle. Celle-ci s’achève sur une chute intrigante qui conclut l’ensemble à la perfection.
Après une nouvelle fantastique, Oliver Gechter nous emmène dans un univers de Space-Opéra sur les traces d’un joueur de cornemuse électrique dont les talents musicaux doivent éviter une guerre intersidérale. Le "la" naturel commence fort, très fort dans l’absurde. Pourtant, après un concert désopilant où l’on partage le désarroi du musicien, la conclusion permet de tout expliquer avec une logique absolue. Cette nouvelle est une surprise agréable.
Retour à un texte fantastique contemporain avec Les saules de Frédéric Durand. Cette nouvelle, urbaine et réaliste, met en scène des personnages attachants et traite avec originalité de magie africaine. Le point de vue choisi ne permet hélas pas d’expliquer les tenants et les aboutissants de l’intrigue, ce qui m’a laissé, à la fin du texte, l’impression d’être passée à côté de quelque chose.
Vient ensuite un texte très court : Vertige. J’ai bien faillit me perdre entre les aller-retour temporels, mais la plume onirique de Livia Galeazzi m’a néanmoins accrochée. J’ai juste regretté que la nouvelle soit aussi courte, car les personnages vibraient d’une émotion très juste.
Un autre de mes coups de cœur de ce fanzine est Le monde au bord du rêve écrit par Nicholas Eustache. Cette nouvelle commence comme un conte par la mort d’un roi-créateur et se poursuit par la quête de ses sujets afin de retrouver sa dernière invention, cachée quelque part dans le royaume. Une chute poétique vient conclure cette peinture d’un monde étrange, à la fois humain et mécanique.
Pour conclure, la nouvelle Corps et biens nous ramène dans le fantastique. Nicolas Liau nous relate les premiers jours de veuvage de Léopoldine et les troublantes disparitions dont sa demeure est victime. Il m’est difficile d’en dire davantage sans révéler des pans importants de cette intrigue qui se déroule avec une simplicité élégante. Une conclusion bien amenée vient clore ce texte sur une note optimiste.
Je pense que cette critique reflète tout le bien que je pense de cette publication. Le choix des textes est irréprochable, leur agencement intelligent et une maquette claire, agrémentées d’illustrations de qualité, met l’ensemble en valeur. Même en cherchant bien, je ne trouve rien de négatif à dire sur ce fanzine. C’est d’ailleurs pour cette raison que je m’y suis abonnée.
lundi 20 septembre 2010
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