vendredi 10 septembre 2010

Chapitre 7 de Limonade - Episode 11

De plus en plus surpris, Fabrice demanda :
– Qu’est-ce qui s’est passé ?
– Je n’en ai pas la moindre idée.

Comme son ami insistait, Corentin se pencha à son tour sur le plateau couvert de sable et de lignes.
– Le pendule aurait dû être perturbé par les énergies néfastes. Or, le dessin a l’air normal, comme si tu n’avais subi aucun maléfice.

Cette constatation suscita un sentiment de soulagement mêlé de déception. S’il n’était pas victime d’un mauvais sort, il ignorait toujours la cause de son amnésie.
– J’ai une autre théorie, dit Évelyne quand elle revint dans le salon.
– Laquelle ?

Les deux garçons sourirent, car ils avaient posé simultanément la même question. La voyante posa un bracelet aux pierreries clinquantes, mais dont le métal était piqueté de rouille, puis elle s’adressa à Fabrice :
– Tu as été victime d’un sortilège et l’exorcisme de mon apprenti magicien de neveu a vraiment fonctionné. Il a annulé le sortilège qui obscurcissait ta mémoire.
– Ça veut dire que mes souvenirs avec Gwenaëlle étaient dus à un envoûtement ?
– C’est l’hypothèse la plus probable.

Déboussolé, il se tourna vers Corentin. Cependant, alors qu’il avait besoin de son soutien, l’adolescent fixait le bracelet avec horreur. Ses doigts crispés sur le rebord de la table semblaient prêts à s’enfoncer dans le bois. D’une voix blanche, il murmura :
– D’où sort ce truc ?
– C’est un moyen de vérifier que tu as bel et bien un don pour l’exorcisme.

Avant que l’un des deux réagisse, elle saisit le poignet de Fabrice et lui mit le bracelet. La température baissa d’un coup dans la pièce, puis toutes les bandes de papiers se décrochèrent. Le cristal du pendule irradia d’une vive lumière bleue et émit un bourdonnement d’insecte.

Tous ces phénomènes surnaturels tournaient autour du bracelet. Pourtant, son porteur ne ressentit aucune impression désagréable, comme si ces maléfices ne pouvaient pas l’atteindre. Finalement, les pierres ornant le bijou s’éclatèrent les unes après les autres, puis le fermoir se disloqua, libérant le poignet de Fabrice.
– C’est quoi ce truc ! cria Corentin qui s’était levé dès le début des manifestations magiques.
– On appelle ça un exorcisme permanent, répondit sa tante avec un franc sourire. Le plus puissant de tous les sorts de protection.

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